Parti d'or au coq hardi de sable,
mi-coupé de gueules au chateau d'argent et à la gerbe d'or,
au chef de France.
Une création moderne
Passionné par l'Histoire de notre village, M. Germain Montier
créa dans les années 1980-1990 le blason de la Neuville-en-Hez.
Il est l'assemblage des armoiries de trois fiefs situés sur le
territoire de la Neuville-en-Hez dès le XIIIème siècle.
Une réalité historique
Dans le dénombrement de 1373 du comté de Clermont en Beauvaisis,
Gilles de Nédonchel indique l'existence de plusieurs fiefs parmi
lesquels:
-
Godefroy de Potis (de gueules à un château
d'argent), tient du chatel de Clermont un fief séant à la
Neuville-en-Hez, dont 3 fiefs
Ledit Godefroy tient dudit châtel un autre fief séant au même
lieu.
-
Jean Campdavaine, écuyer (de gueules à trois
gerbes d'or), tient du châtel de Clermont le fief de Lusarche,
séant à la Neuville-en-Hez.
-
Jean Aléaume l'aîné (d'or au coq de sable),
demeurant à la maison du Coq à Clermont, tient du châtel le
fief de Mitry à la Neuville-en-Hez
Le chef de France ou encore "cousu d'azur à trois fleur de
lys d'or" est arboré par les fiefs dépendant de la Couronne.
Comme la Neuville-en-Hez fut la résidence de nombreux rois de
France, il pouvait paraître propice d'y ajouter cette marque de
noblesse à notre blason (normalement réservée aux grandes
villes).
Quelques oubliés
Pour être exhaustif, on aurait pu mentionner sur le blason tous
les fiefs présents à la Neuville-en-Hez à cette époque.
Il y avait au XIIIème siècle 7 fiefs dépendants de la
Neuville-en-Hez d'après les écrits de Beaumanoir:
- le fief de Bretigny appartenant au duc à cause de ses fiefs
de Ronquerolles
- le fief Jehan de Marle en sa main par défaut d'homme
- le fief de Mahieu du Postis (maison et jardin) avec deux
arrière-fiefs
- le fief de Mitery
- le fief des Courtieux de Luzarches relevant de Clermont
- le fief Jean de Camp d'Aveine
- le fief Simon Dusart relevant de Ronquerolles
On les retrouvait presque tous encore un siècle plus tard en
1373, avec l'indication des armoiries de leurs seigneurs
respectifs:
-
Godefroy de Potis (de gueules à un château
d'argent), tient du chatel de Clermont un fief séant à la
Neuville-en-Hez, dont 3 fiefs.
Ledit Godefroy tient dudit châtel un autre fief séant au même
lieu.
-
Jean Campdavaine, écuyer (de gueules à trois
gerbes d'or), tient du châtel de Clermont le fief de Lusarche,
séant à la Neuville-en-Hez.
- Thibault du Cange (d'argent à trois roses de sinople), tient
du châtel de Clermont un fief séant à la Neuville-en-Hez.
- Simon du Sart (d'or à l'écu de gueules à la bande componnée
d'argent et de gueules) tient à Liz du châtel de Clermont 3 fiefs
à la Neuville-en-Hez.
- Messire Jehan Marle (de sable à la fasce crenelée dessus et
dessous d'argent au bâton en bande de gueules); tient du châtel
de Clermont un fief séant à la Neuville.
-
Jean Aléaume l'aîné (d'or au coq de sable),
demeurant en la maison du Coq à Clermont, tient du châtel un
fief à la Neuville-en-Hez, dont 2 arrière fiefs. (Mitry)
Certes, il n'aurait pas été facile de les faire tous tenir sur un
seul blason, et le choix fait par M. Germain Montier a sans doute
été d'utiliser les blasons les plus illustratifs parmi les fiefs
afin de refléter au mieux l'histoire contemporaine de notre
village: le bon air de la campagne (un coq et des épis de blés)
et le passé royal de notre village (via le château et les fleurs
de lys).
Vérité historique ?
En réalité, s'il n'a pas existé de blason pour la Neuville-en-Hez
avant le XXème siècle, c'est simplement parce que le village a
toujours été dépendant soit du comté de Clermont (ou
indirectement d'un autre comté), soit de la couronne. Donc, les
armoiries qui flottaient au dessus du château étaient
certainement celles des comtes de Clermont ou du roi de France,
et non celles de ses fiefs.
La Bibliothèque Nationale de France détient un exemplaire
remarquable de ce manuscrit comportant le dessin des blasons. Il
est consultable dans la Bibliothèque Richelieu sous le numéro
Ms.Fr.20082.
Il faut noter que, dans cet ouvrage, les représentations du coq,
de l'épi de blé et du château sont différentes de celles qui
figurent sur le blason créé par Germain Montier. Je pense que la
copie de ce manuscrit disponible aux archives de Clermont ne
possède pas la représentation des armoires des différents fiefs
mais uniquement leur blasonnement (c'est à dire, une phrase
descriptive courte telle que celle qui figure en haut de cette
page).
A titre indicatif, voici ce à quoi aurait pu ressembler le blason
si on avait voulu copier les blasons historiques des trois fiefs
sélectionnés tels qu'ils apparaissent dans le manuscrit de la
Bibliothèque nationale:
Le coq sans sa patte hardie et son aspect élancé y aurait revêtu
un air bien moins fier!